Trois manifestants de l’opposition sénégalaise tués

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Written By Jane Legaet

Rédactrice spécialisée dans le sommeil et la literie depuis 2012

En réponse à l’invalidation des listes électorales de la Coalition Yewwi Askan Wi par le Conseil constitutionnel, une nouvelle manifestation a été organisée vendredi, non autorisée par le gouvernement. Des affrontements entre policiers et manifestants ont fait trois morts et onze blessés.

Un vendredi rouge au Sénégal. Rouge comme la menace qui planait, dès le petit matin, sur la stabilité du pays, en ce jour de prière et de tensions politiques. Rouge comme la couleur des bases de police situées dans les ronds-points stratégiques de la capitale Dakar. Le rouge aime aussi la colère des manifestants, qui s’apprêtaient à braver l’interdiction de participer aux manifestations organisées par Yewwi Askan Wi, le principal parti d’opposition au régime de l’actuel président, Macky Sall.

« La manifestation est maintenue : elle aura bien lieu », a assuré vendredi matin le porte-parole du Pussef Ousseynou Ly. Une promesse qui a fait craindre aux observateurs une journée explosive, loin de l’ambiance festive qui régnait une semaine plus tôt, lorsque des milliers de partisans du leader de l’opposition Ousmane Sonko se sont réunis pacifiquement place de la Nation. Ils ont protesté contre l’invalidation de la liste nationale des titulaires de Yewwi Askan Wi pour les élections législatives du 31 juillet par le Conseil constitutionnel. Les craintes des observateurs se sont rapidement confirmées.

«On n’est plus en démocratie»

«On n’est plus en démocratie»

Le quartier résidentiel de Cité Keur Gorgui, Dakar, à peine à 8 heures du matin. Barrière anti-émeute, véhicules blindés dont les feux rouges et bleus clignotants se reflètent dans le sable de l’allée, clignotent : la police encercle la maison d’Ousmane Sonko, l’empêche de sortir de chez lui, entrave sa liberté de mouvement et, par la même occasion, sa liberté de culte, mais garanti par la Constitution. Ceci pourrez vous intéresser : Plus de 800 € : du luxe au luxe. S’en est suivi un échange avec un policier, largement diffusé sur les réseaux sociaux, dans lequel le candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024 s’insurgeait : « Toute cette unité est en soi une raison de manifester, nous ne sommes plus en démocratie. »

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En écho à ses propos, dans le quartier populaire de Colobane, les choses explosent. « Le régime du tyran Macky Sal est injuste jusqu’à la moelle », a fulminé un manifestant avec un masque en tissu rouge et vert sur le visage, aux couleurs de Yewwi Askan Wi. Le gaz lacrymogène vole. Les pavés également. La place de la Nation, blindée de policiers, ressemble à une forteresse. Les commerçants du quartier affichent portes closes, suite aux recommandations de la préfecture de rester chez soi. Les tiroirs, sporadiques, se déplacent le long des axes principaux qui tonifient le noir sur les pneus brûlés et le rouge sur les flammes.

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Une adolescente prise au piège

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Dans l’après-midi, ces derniers ont même emporté un magasin de matelas et, avec eux, un adolescent qui a eu la malchance de s’y retrouver allongé au moment de la collision avec une grenade. Sirènes, gyrophares, médecins de la Croix-Rouge évacuent le corps. La confirmation du diagnostic ne tombera qu’en début de soirée. La victime anonyme a cédé aux blessures.

En ce vendredi rouge, près de onze blessés et trois morts sont à déplorer au Sénégal. Des manifestants de la ville de Bigona posent sur les réseaux avec des munitions tranchantes, gros calibre. Ils accusent la police de l’utiliser. Sur le même sujet : Analyse de la taille, de la part et de la croissance du marché mondial des matelas et composants de matelas, 2022-2029 | Sealy Corporation, Kingsdown, King Koil – Androidfun.fr. Idem à Ziguinchor. Après minuit, aucune confirmation de la police. « Macky Sall est un président meurtrier. Après avoir assassiné quatorze personnes [sur les émeutes de mars 2021, ndlr], le voilà qui ajoute trois autres victimes », accuse Ousmane Sonko, et accuse le pouvoir de céder à la « panique ».

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Dans un message posté sur sa page Facebook dans la nuit de vendredi à samedi, l’opposant a lancé un « ultimatum » au président sénégalais, l’exhortant à libérer au plus vite les personnalités interpellées vendredi. « M. Macky Sall, nous vous donnons un ultimatum (intimidant pour) libérer tous les otages politiques entre vos mains ; au-delà, nous viendrons chercher ces otages politiques, coûte que coûte », a-t-il menacé. A plus d’un mois des élections législatives, le Sénégal est loin d’avoir vu le bout des flammes.

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