Pour de sordides économies ?
Les mineurs isolés qui arrivent en France et doivent être pris en charge par le système de protection de l’enfance, géré par les conseils départementaux, sont interpellés depuis des années par ces derniers pour revendiquer leur minorité. Après quelques jours de soins, beaucoup (surtout ceux originaires d’Afrique sub-saharienne) sont déclarés majeurs et jetés à la rue. A voir aussi : Dormez-vous mal ? C’est peut-être la faute de ton oreiller.
A Toulouse c’est le PS qui dirige le conseil départemental, mais la politique est la même que dans les départements dirigés par la droite. Les jeunes dont la minorité est contestée doivent donc saisir la justice. Cela peut prendre des mois. Tant de mois que le Conseil de Faculté ne les soutient pas. Des économies dépravées… alors que 96% des métiers aboutissent à une reconnaissance minoritaire.
La mairie héberge puis expulse
Des associations accompagnent ces jeunes depuis des années. Après des années de squattage dans un bâtiment de la mairie, les jeunes, accompagnés des adultes d’AutonoMIE, ont contraint la municipalité à les héberger, d’abord dans un bâtiment du CHU, puis dans un ancien Ehpad. Lire aussi : Faites vite l’indispensable matelas Emma Hybrid disponible à -39%.. Des éducateurs sont nommés pour assurer la gestion de la vie quotidienne, tandis que des bénévoles continuent d’enseigner et parviennent à former des jeunes (Tous-tes en classe 31), à assurer un suivi sanitaire (Médecins du monde) ou à améliorer l’alimentation courante et à distribuer des vêtements.
Et la mairie a pris prétexte de quelques incidents pour retirer les éducateurs et annoncer la fin de « l’expérience ». Dès janvier dernier, elle considérait les jeunes comme des squatteurs et appelait à leur expulsion. À la mi-mai, un juge a ordonné l’expulsion, mais a demandé un autre logement. Cependant, le 26 août, la police a expulsé les occupants, sans qu’aucune offre sérieuse de relogement ne soit faite.
Un campement en plein centre-ville
Depuis, ils campent près du palais de justice dans des tentes offertes par des associations ou des particuliers. Une forte vague de solidarité a permis de fournir matelas, couettes, couvertures et vêtements en plus de la nourriture. Mais les conditions d’hygiène restent très précaires. Et le temps commence à se gâter.
Une tentative d’ouverture d’un squat dans un collège désaffecté a malheureusement échoué en raison de l’hostilité de certains riverains (présence de jeunes pouvant perturber la circulation locale). Mais cela a réveillé le conseil provincial (propriétaire du collège), qui a demandé à la mairie et à l’Etat de travailler ensemble pour résoudre le problème. Sur le même sujet : Les meilleures applications pour trouver la plage de vos rêves… même s’il est le premier responsable de la situation !
Les jeunes avaient le soutien des délégués du Nupes, mais ils se sont assurés de ne pas interroger publiquement le président du conseil départemental, pourtant il était également membre du Nupes ! L’un des députés a passé une nuit dans le camp, que de nombreux sympathisants de jeunes ont pris pour une opération de communication, d’autant qu’il ne répond pas à la demande de logements collectifs, seul moyen de maintenir un accès facile aux avocats, aux cours à suivre, avoir des visites médicales, etc.
Une proposition insatisfaisante
Le vendredi 16 septembre, une réunion a finalement eu lieu en préfecture. Mais la seule proposition faite est un logement individuel pour ceux qui peuvent prouver qu’ils ont saisi un juge. Cette « main tendue » s’avère être un piège, car chaque avocat attend de récupérer les pièces pour déposer la demande, afin d’éviter un rejet du recours. Seule une minorité des jeunes a donc saisi un juge. L’assemblée générale des jeunes, par fatigue, a décidé d’accepter le principe de l’hébergement individuel, même si leur distraction compliquerait grandement l’action des associations en leur faveur. Et les avocats ont pu soumettre en urgence les demandes avec les dossiers incomplets au juge. Mais faut-il prendre le risque que de nombreuses demandes de logement soient rejetées jusqu’au verdict ?
Quant à Moudenc, maire LR de Toulouse, catholique revendiqué, il a été convoqué par l’évêque (venu au camp pour parler aux jeunes), mais avant même la réunion en préfecture, il a lancé une procédure d’expulsion du camp. Un huissier est venu exiger le départ immédiat des jeunes, alors que la préfecture prévoyait d’envoyer ses représentants le mardi suivant !
En tout cas, avec le soutien de nombreux Toulousains (des centaines sont venus deux fois participer à leurs actions), les jeunes ont jusqu’ici maintenu leur cohésion.