Après avoir déposé deux plaintes contre son ex-mari, Nadia est hébergée par les Gîtes Solidaires à Longperrier depuis novembre 2021, dans des conditions insalubres.
Par Ewen Gavet
Publié le 29 septembre, 22 h. 14:22
mise à jour le 29 septembre, 22 h 14:28
Hébergée par le SIAO 77…
L’odeur de sa maison frappe son nez. Vivre ensemble dans une chambre d’hôtel de 15 m2 laisse des traces et des odeurs. A voir aussi : Taille, densité… Critères d’achat d’un matelas enfant. Près de la zone commerciale de Longperrier, Nadia* et ses quatre filles sont obligées de vivre la porte ouverte toute la journée. Dans la salle de bain, la seule fenêtre qui peut être ouverte est une petite.
… avec des cafards et des punaises de lit
Lorsqu’elle est venue d’Algérie à Montereau avec sa famille, cette Française n’imaginait certainement pas que sa vie allait virer au cauchemar. Au Maghreb, Nadia vivait dans un F4 avec son mari violent et ses quatre filles. Voir l’article : Le meilleur sommier de marque choisi par les experts de la literie en juin 2022 !. Elle a fini par déposer deux plaintes pour violences aggravées (outrage, moral, viol conjugal et physique) les 12 juin et 17 octobre 2021 avant de prendre la fuite, accompagnée de ses quatre enfants, eux aussi offensés.
Après le contact avec l’association « La maison des femmes », Nadia est chez Delta, responsable de l’offre hôtelière solidaire, et guidée par la version départementale de l’accueil et de l’orientation intégrés (SIAO 77), souvent dénommée « 115 ». Elle est arrivée, sans le vouloir, dans un hébergement d’urgence proposé par Solidarity Cottages à Longperrier. Lorsqu’elle a emménagé le 1er novembre 2021, elle dit avoir trouvé « des matelas et leurs structures, des couvertures, un frigo, une télé et un micro-onde. A côté de sa résidence et de ses voisins se trouve une cuisine commune. « Il n’y avait pas d’habitants avant elle, et la maison était neuve. Nous avons préféré supprimer la cuisine au profit des chambres, explique Solidarity Cottages, membre du groupe hôtelier Cottages de France. Obligée de faire la vaisselle dans le lavabo de la salle de bain, Nadia révèle néanmoins avoir trouvé la douche en mauvais état à son arrivée.
« Tous les jours, les filles pleurent »Nadia
Malgré le travail acharné de la société d’accueil, un mois après leur arrivée, Nadia et deux de ses filles ont été victimes de piqûres de punaises de lit et ont découvert des cafards « une à deux semaines » après leur entrée. « Je ne peux pas dormir parce que ça me démange. Le docteur m’a forcée à sortir de la chambre. J’ai dit au 115, qui n’a rien fait », se lamente la mère. Voir l’article : Ces indices vous montrent que vous avez des punaises de lit. En fait, Siao 77 a envoyé ce rapport initial à Delta, qui l’a envoyé au propriétaire de l’hôtel. Selon le directeur du Siao, l’hôtel aurait désinfecté la chambre en décembre 2021, avant de donner aux clients « des conseils et des recommandations », pour éviter l’arrivée de nouveaux insectes. Parmi celles-ci, l’entreprise aurait interdit, ou du moins limité, l’ajout de mobilier apporté de l’extérieur.
Sans forcément cibler Nadia, le groupe hôtelier estime que beaucoup de clients « vont chercher des choses dans les poubelles, pleines de punaises de lit et de cafards. « Celui qui est désormais serveur intérimaire à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle affirme n’avoir acheté » qu’une table, une housse de couette et des rangements. « Seulement employée depuis la mi-août 2022, elle n’avait acheté qu’un balai pour nettoyer. Pour ne plus avoir de problèmes d’hygiène, Solidaritetshytter veut mettre en place des éducateurs pour les nouveaux arrivants, comme cela se fait à Melun, avec l’association Empreintes.
Scolarisées à l’école de Longperrier et au collège de Saint-Mard, les filles de Nadia ne peuvent pas étudier correctement : « Je ne sais pas écrire sur le lit », explique l’un des quatre enfants. À la recherche d’une autre maison, la mère ne peut pas se permettre de s’éloigner trop du travail. Le premier logement que SOS Meaux lui a trouvé le 1er septembre était à Torcy. Alors qu’elle doit rester près de l’aéroport pour nourrir ses filles et faire la lessive dans une laverie, elle n’a pas pu accepter la proposition de l’assistante sociale, qui lui disait d’arrêter de travailler « jusqu’en novembre ». Ses filles trouvent également la situation très mauvaise : « Tous les jours, elles pleurent. »
Cependant, le groupe hôtelier, qui a remarqué qu’elle voulait habiter l’appartement d’à côté, à L’Escale, où il y a une cuisine et un étage où il y a des lits, ne peut lui proposer. « Pour les familles de cinq, le 115 n’a pas beaucoup d’hébergement d’urgence, pas de places. Il fait ce qu’il peut. Dans les appartements de l’Escale, il y a souvent des couples qui vivent avec leurs enfants. » Le SIAO de Seine-et-Marne précise que ces chambres sont « réparties entre les différents SIAO d’Ile-de-France et ne sont donc pas toutes disponibles pour la réorientation Seine-et-Marne. »
Faire ce qu’il peut, c’est la loger « dans de meilleures conditions » au Pavillon Bleu, à Ozoir-la-Ferrière (50 minutes en voiture et 1h11 en transports en commun). C’est ce que le 115 lui a proposé le 22 septembre. Puis, lorsque Nadia n’a pas accepté de déménager, Solidarity Cottages a appelé la police « pour discuter avec elle » le lendemain, vers 13h40.
Qui était Nadia Mostefa ?
Aujourd’hui, Nadia est finalement contrainte de partir à Ozoir-la-Ferrière avec ses quatre filles, toujours scolarisées à Longperrier et Saint-Mard.
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Pourquoi Nadia Mostefa ?
Nadia Mostefa, la gendarme qui s’est immolée par le feu, a accusé sa hiérarchie de harcèlement. Le 17 mars, Nadia Mostefa s’est suicidée. Le capitaine venait de perdre la garde de son fils. En difficulté avec un ex violent, elle a demandé l’aide de ses supérieurs, qui n’ont rien fait.
Pourquoi Nadia Mostefa ?
Pourquoi Nadia a-t-elle perdu la garde de son fils ? Dagbladet reprend le journal local, l’Hérault Tribune, selon lequel elle s’est immolée par le feu, ne supportant pas d’être séparée de son enfant, sur décision de justice. Elle était non seulement très appréciée de ses collègues, mais aussi pour son engagement auprès des orphelins des gendarmes, note le journal.