Les couples qu’ils créent se succèdent et deviennent les mêmes. Ils tombent toujours dans le même état d’esprit, quitte à en souffrir. Pourquoi leurs choix amoureux semblent-ils si prédéterminés ? Et comment sortir de cette maladie répétitive ?
Les couples qu’ils créent se succèdent et deviennent les mêmes. Ils tombent toujours dans le même état d’esprit, quitte à en souffrir. Pourquoi leurs choix amoureux semblent-ils si prédéterminés ? Et comment sortir de cette maladie répétitive ?
A 31 ans, Eva tombe amoureuse des « écrivains absents, voyageurs au long cours ou bourreaux de travail ». Antoine, 44 ans, a épousé trois femmes « très déprimées, dont il fallait toujours s’occuper ». Ces deux-là se ressemblent, à un regret près. Si, pour Éva, cette tendance est « inhabituelle », Antoine rêve alors de « vivre une relation de partage, calme et harmonieuse ». La répétition est-elle inévitable ?
Des croyances bien ancrées
Vérité numéro un : sortir de son ornière n’est jamais facile. « Au cours de son histoire, chacun développe un système de croyances qui va avoir un impact direct sur son comportement », explique le psychiatre Jean Cottraux. L’idée qu’un homme « doit » être actif, par exemple, ou l’idée que nous « devons » prendre soin des autres est au cœur de nos décisions. Sur le même sujet : Dormir : tous nos conseils pour enfin dormir tôt. Le médecin poursuit : « Liés à notre éducation, à notre milieu de vie et à notre culture, à nos expériences passées, ces souvenirs spontanés sont des symboles inamovibles. Et nous faire répéter ce que nous savons déjà.
Pour ceux qui sont sensibles au changement amoureux, à changer leurs croyances, à quitter le chemin, ce sera comme aller dans un lieu inconnu. Et l’inconscient s’y oppose ! « Nos processus mentaux s’impriment dans l’esprit et nous poussent naturellement vers ce que l’on dit être quelque chose auquel on peut s’adapter, avec lequel on sait vivre, voire vivre », analyse Jean Cottraux. Dans ce cas, chacun a ses propres références : les couples que nous formions avant, surtout les premiers, ou ceux de nos parents…
Un passé à réparer
« Sans le savoir, nous sommes tous marqués par les couples créés par nos parents », explique la psychanalyste Sophie Cadalen. Les dictons selon lesquels les filles « tombent amoureuses de leur père » et que les garçons « veulent épouser leur mère » ont-ils un sens ? « Pour certains, cette fidélité aux figures de la mère ou du père confirme et confirme ce qu’ils ont vu », a répondu le psychanalyste. Pour Eva, c’est une façon de justifier l’amour de son père pour elle malgré le fait qu’il n’était pas là. Pour Antoine, la raison de croire en l’amour de sa mère malgré la maladie dont elle souffrait et qui l’empêchait de la quitter. Et quand le passé est comme une blessure – le manque de respect d’un père pour lui, l’amour d’une mère pour lui – l’important, même inconsciemment, est de le guérir. Lire aussi : Route du Rhum 2022 : comment vit-on sur un bateau au milieu de l’Atlantique ?. Monique Fradot, psychologue, déclare : « Recréer un couple semblable à ses parents, c’est s’offrir une chance de panser une blessure d’enfance. Ainsi, afin de récupérer, Eva peut essayer de ramener son amie à la maison. Quant à Antoine, si son ami le remerciait mieux, il s’en porterait mieux.
Une difficulté à (s’)aimer
Cependant, le défi que ces personnes têtues veulent relever est sans fin. Soit ils échouent et quittent leur partenaire, soit ils remportent le défi et partent accepter d’autres « jobs ». « Le vrai défi n’est pas de guérir quelqu’un d’autre, mais de se soigner soi-même », souligne le psychiatre. Aimez-vous et reconnaissez la valeur en dehors des autres. En plus de s’occuper de tout quand son partenaire n’est pas là, pour Eva. En dehors de ce besoin viscéral il peut être important pour sa compagne, pour Antoine. A voir aussi : Les Marseillais : Maddy Burciaga donne de grandes nouvelles…. « Victime, sauveur ou tueur : s’immerger dans une tâche, c’est aussi enfermer l’autre dans celle qui vous est assignée », note Monique Fradot. Celui qui nous convient et nous renforce. Dans cet état immuable, la première partie est la nôtre, la seconde est celle de l’autre. Et celui-ci devient inévitablement juste un ajout.
Que faire ?
Monique Fradot, psychologue « Ne prenez pas ces attirances comme une malédiction, même la mort, on a tous un type d’homme ou de femme. Mais pour vous aider à mieux voir, revenez à votre histoire. Quand vous étiez enfant, quel rôle aviez-vous dans votre famille ? Aujourd’hui, vous sentez-vous libre de ne plus la soutenir ou, au contraire, de ne plus la rejeter ? Le véritable amour est plus fort que le passé, mais c’est maintenant que nous pouvons guérir. »
Sophie Cadalen, psychologue « Demandez-vous ce que vous gagnez à répéter la même situation. Ce n’est pas une question de culpabilité, mais bien sûr du caractère de votre relation ou de celles à venir. Demandez-vous : quel est mon intérêt, en termes de reconnaissance, de valeur, de droit de place dans le couple ? Écrivez-le en noir et blanc, si nécessaire. Parce que le cercle s’arrête dès qu’il n’est plus utile, il s’en profite, au sens propre. »
Pour aller plus loin
La répétition des scénarios de vie de Jean Cottraux
Comment ils s’en sont sortis
Comprendre comment, par fidélité à certains processus mentaux, nous produisons les mêmes erreurs (Odile Jacob, « Poches », 2003).
Pourquoi lui? Pourquoi? Notre couple nous soigne avec Monique Fradot et Danièle Chinès
Quelles sont les peurs des hommes ?
La publication de nos histoires d’amour, du premier rendez-vous au premier drame. Atteindre la réalisation de l’égalité des deux (JC Lattès, 2005).
- Stéphanie, 39 ans « J’ai longtemps aimé les hommes menteurs, violents et manipulateurs. Sans vraiment savoir pourquoi. En fait, il y a eu cette blessure d’enfance, le comportement sexuel de mon père avec les siens, un secret de famille… Mais je n’ai pas fait le rapprochement. Cependant, il y a deux ans, quand j’ai osé dire la vérité et parler à mes parents, j’ai senti un poids lourd s’enlever. Libre et libre de rencontrer un homme différent. Qu’est-il arrivé. »
- Mathieu, 38 ans « Dès mes premières relations, je suis tombé amoureux de femmes qui n’étaient pas disponibles : des femmes qui sont mariées, qui vivent à l’autre bout du monde ou qui travaillent 24h/24… Au fil des années deux il y a quelques années, un nouvel échec m’a profondément déprimé. Un ami m’a convaincu de rester célibataire un moment, « pour voir »… Ça ne m’était jamais arrivé ! J’ai mis du temps sur un an. J’ai mis du temps à réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie – en tant que couple, en particulier. Cela m’a aidé à voir clairement mes besoins et mes intérêts, ce que j’attends avec impatience. Il y a six mois, une « vieille » amie m’a invitée à dîner. C’est une fille Je ne la regardais pas avant comme si elle était… disponible ! Bientôt nous j’irai ensemble. »
- Le début d’une relation amoureuse toxique est souvent passionnel et obsessionnel : vous pouvez vous sentir au centre de la vie de l’autre, alors qu’il prend une place importante dans votre quotidien et dans votre esprit.
- Quelles sont les choses que nous craignons ? 9 peurs fondamentales
- peur de faire le mal.
- Peur d’être rejeté
- peur de l’impuissance.
- peur d’être sans information
peur de ne pas pouvoir.
peur de la trahison.
Comment griller un homme infidèle ?
peur de souffrir.