Note de l’éditeur : c’est enfin le jour du stand

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Written By Jane Legaet

Rédactrice spécialisée dans le sommeil et la literie depuis 2012

Par Benoît Lasserre – b.lasserre@sudouest.fr Publié le 09/06/2022 19:48 Mis à jour le 09/06/2022 20:26

Le jour de l’isoloir est arrivé. Enfin ! Emmanuel Macron a été réélu le 24 avril et le premier tour des législatives n’aura lieu que ce dimanche, quarante-neuf jours plus tard. Il est très long. Comme un fan de Tom Cruise dans « Mission Impossible » regardant la série télévisée originale.

Plus le temps passe, moins la campagne donne envie aux Français de voter. Il devrait être l’inverse. Selon les instituts électoraux, l’abstention battra un nouveau record. Malgré les déclarations des candidats prétendant tous « entendre sur le terrain qu’il se passe quelque chose », le rythme cardiaque de l’élection est extraordinairement terne.

Le chef de l’Etat en est largement responsable. Sa stratégie visait à couvrir ce vide avec une couette en coton sous laquelle on n’entendrait pas la voix tonitruante de celui qui, en l’absence de l’Elysée, revendique Matignon, Jean-Luc Mélenchon. Pourtant, pour reprendre la formule d’Emmanuel Macron, « ce n’était pas un échec, mais ça n’a pas marché. Tous les doutes sont admis sur la solidité du nouveau syndicat de gauche. Toujours est-il qu’il existe et serait à égalité avec son rival macroniste, du moins au premier tour. Les porte-parole du Nupes se sont d’ailleurs tellement exprimés à l’antenne qu’il est urgent de rééquilibrer la parole en faveur du camp présidentiel.

N’ayant pas nommé d’expert de la lutte électorale à la tête du gouvernement, le président n’a d’autre choix que d’aller au front, lui-même, un sabre au poing ou plutôt un bazooka sur l’épaule, comme l’a fait Giscard, le prédécesseur qui ressemble le plus à Verdun- sur-le-Doubs en 1978, menacé par un succès des gauches unifiées derrière François Mitterrand.

à lire  Un objet, une histoire : la couette

Ni lui ni ses lieutenants ne font la guerre en dentelle. On croit entendre le refrain de 1981, alors entonné par l’extrême droite, promettant des chars russes à Paris en cas de victoire du concurrent socialiste. Que le spectre soviétique soit agité par les macronies recyclées de la matrice RPR passe encore, mais par des élus qui ont voté pour Mitterrand en 1981, c’est de la pure comédie.

Il est vrai que les Insoumi, autant que les lépénistes, n’ont pas fait preuve de plus de subtilité pour dénoncer « un État autoritaire », ou pire encore, pendant la crise du Covid, ceux qui ont jeté leur dévolu sur de véritables régimes répressifs (au choix : la Russie , Syrie, Venezuela ou Cuba).

Il y a un argument moins brutal. Quelles que soient les circonstances, Emmanuel Macron a été réélu, il est logique qu’il puisse disposer d’une majorité parlementaire pour gouverner. Si les Français avaient voulu que Mélenchon soit au pouvoir, il aurait été président. Et je demanderais la même chose.

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