Venant d’horizons différents, les témoins de « La Semaine » vous racontent leurs nuits qui ne sont pas les mêmes. Des confidences sur l’oreiller, où l’on ne dort pas toujours comme un (beau) bébé de deux ans.
« Je ne veux plus revivre ça »
Désormais intérimaire, Éric ne s’est fixé qu’une seule condition : pas de travail de nuit. Sur le même sujet : Pourquoi il ne faut pas dormir avec un ventilateur. Semaine de la photo
Ancien chauffeur d’un distributeur de boissons, ce Messin de 55 ans règle le réveil à 4 heures du matin depuis 30 ans. Torture.
Dormir, c’est se réveiller. La blessure. Dans son cas, c’est au-delà. Fixé à 4 heures du matin, trente ans durant la pièce « se fendre la tête ». Torpille. « Vous êtes hors du temps », rappelle Éric Beier, un ancien chauffeur messin de près de 55 ans, secoué par le balancier des « deux-huit » durant la majeure partie de sa carrière professionnelle, au service du premier distributeur d’alcools. du secteur. Il se souvient du double système de sécurité qu’il activait : d’un côté le radio-réveil, de l’autre l’alarme téléphonique. « Et jouez avec le bouton snooze. Trois minutes gagnées, on a l’impression que c’est trois heures. L’homme qui a inventé la sieste mérite une médaille. »
Il dit que là tu perds le caoutchouc, car tu abandonnes l’oreiller à un moment où d’autres le brossent. Qu’il ne durerait pas toute sa vie à ce rythme. « Les « vieux » du métier, je leur ai demandé : « Mais comment tu fais ? ». Réponse : « Se coucher à 20 heures. » J’ai essayé une fois. Un quart d’heure plus tard, je me suis réveillé. » Ainsi le « noctambule » qui lui sert à dormir entre onze heures du soir et minuit, bas de gamme. Quatre heures de sommeil au buffet, enfin. Pas assez. « Les premières fois, vous résistez. Il se termine à 13h. et tout va bien. « Après… » Après dix à quinze ans, j’ai juste pensé que je ferais une sieste. Restant de peu d’avantages, en effet. « Pendant deux heures, dormir, en effet. Mais ce n’est pas du vrai sommeil. Au réveil, vous vous sentez plus fatigué. Tout est foiré. »
Drogues et Red Bull
Il les a vus, ses compagnons de cuisine, « s’effondrer littéralement ». Afin de rendre la monnaie, certains se sont nourris « avec des drogues synthétiques ou naturelles ». Dans les coulisses. C’est l’enfer. « L’un d’entre eux utilisait environ 15 canettes de Red Bull par jour. « 4 heures du matin, pas naturel », répète Eric. A voir aussi : Benji Samat : Donne des nouvelles de Maddy et du bébé après la naissance. Pas plus que l’envie de « manger une vache à 9h ». Tout est bordel, « la vie sociale en prend un coup ». Tout comme la vie conjugale. Avec des dégâts, nous supposons.
Il y a un an et demi, Éric se retrouvait à Pôle Emploi. Aujourd’hui, il est intérimaire. Prudent, il annonce aussitôt la couleur : pas de travail de nuit, pas de week-end passé sur le pont. « Je ne veux plus revivre ça. « Une question de survie. Chauffeur-livreur depuis quelques semaines pour une enseigne du centre-ville de Metz, il se rend au travail tous les jours en « sifflant », béret vissé sur la tête, content de son sort. Pour louer à 8h, Eric laisse la couette à 7h. A son échelle : soirée pyjama.
Dodo, l’enfant do
Dormez comme un bébé. Tous les parents savent que cette expression ne passe pas toujours bien. Ceci pourrez vous intéresser : Vacances : la « beach attitude » à connaître absolument. Et les enfants, qu’en pensent-ils ? « Nid d’abeille » d’une fillette de deux ans.
« 7h20, ce mercredi 26 octobre. J’ouvre lentement les yeux. D’abord un petit grognement pour faire savoir à mes parents que je suis réveillé, le deuxième puis le troisième, un peu plus fort. Ah, voilà, j’entends le sol gronder. Ils sont debout. Je sais qu’ils viennent donc j’en profite toujours. Je joue avec mon confort, mes sucettes. La porte s’ouvre, je me redresse, puis retombe dans mon lit en disant que je veux encore dormir. blague hein ! Le biberon, ma nouvelle poupée, mes livres, la crèche : j’ai hâte de tout retrouver, d’enlever ma gigoteuse pour affronter cette nouvelle journée. Hier, j’ai eu deux ans. Pendant trois mois, j’ai dormi toute la nuit. La grande nuit du onze. Avant, j’avais toujours un petit bisou entre 3h et 5h du matin. Ou peut-être voulez-vous savoir que la mère était là et qu’elle viendrait me faire un petit câlin. Eh bien, puisque le bébé était là, tout chaud, je l’ai sorti, jusqu’à ce que j’aie… Ce n’est pas bon de gaspiller. Plus je vieillis, plus je dors la nuit et plus maman a l’air heureuse. Quand je suis né, il y avait tellement de choses à voir et à faire que je ne voulais pas dormir. 45 minutes ici, 45 autres là-bas, puis roulez. J’ai beaucoup dormi dans les bras de mes parents, dans les foulards qu’ils nouaient autour de leur corps. Trop bien ça, l’impression que je suis encore un peu dans le ventre de ma mère. Surtout la nuit, pleine de promenades et de chansons que je connais maintenant par cœur… Maintenant, c’est fini. Dodo solo est le pied. »
« Dormir ? Une perte de temps »
Pour Philippe Buron-Pilâtre, la sieste est obligatoire. Photo RD
Philippe Buron-Pilâtre est à la pointe de la plus grande collection de montgolfières au monde. Une période où il dort très peu. Au fil des années, il a appris à maîtriser ce rythme fou.
Tous les deux ans, sa vie entre dans une parenthèse bien particulière. Le Grand Est Mondial Air Ballons (Gemab) c’est son bébé, c’est lui. Le plus grand rassemblement de montgolfières au monde est un gros chantier à organiser avant et pendant les dix jours de l’événement. Philippe Buron-Pilâtre partage qu’elle dort très peu. « J’adapte mon rythme à l’épreuve », résume-t-il. Son rythme qui, en temps normal, ne laisse pas beaucoup de temps au sommeil. En moyenne six heures par nuit, de minuit à 6h, et une obligation : une sieste soit avant midi, soit après 14h, maximum une heure. « Sinon, je ne peux pas. J’ai trouvé un équilibre comme ça. »
Durant le Gemab, cette organisation a connu un profond bouleversement. Les nuits sont réduites à trois heures entre 01h00 et 1h00. et 4h du matin La sieste n’existe que de manière fragmentée. Cinq minutes par ci, cinq par là. Dès que l’occasion se présente, il faut dormir. Quand la fatigue devient insurmontable. « On récupère bien avec cinq minutes de sommeil », livre Philippe Buron-Pilâtre. « Pour entretenir, il faut consommer du Guronsan, de la vitamine C. » Et quand l’événement se termine-t-il ? « Nous nous effondrons. Il faut quelques mois au corps et à l’esprit pour se remettre de cette étape folle. Qu’on ne peut entretenir qu’en ayant déjà un rapport particulier au sommeil. « J’ai toujours pensé que c’était une perte de temps… Mais ça permet de rêver. Et je m’endors souvent la nuit en pensant que j’ai un problème à résoudre. Je sais qu’en me réveillant le matin, j’aurai la solution », écrit Philippe Buron-Pilâtre qui s’attend à être totalement assommé par le sommeil avant de s’endormir et qui avoue qu’avec le temps, ça se complique de plus en plus . « Le café et les toasts sont indispensables. Sans cela, je ne peux rien faire. Ensuite, je me sens prêt pour la journée. A l’été 2024, Gemab connaîtra une nouvelle édition. Des bulles dans le ciel et des nuits blanches.