Paris, France – Dans son livre Au-delà des vagues, Olivier Véran décrit les deux années de crise sanitaire qui ont marqué son séjour avenue de Ségur. L’occasion pour l’ancien ministre de la Santé de partager les coulisses des décisions importantes, la solitude du pouvoir, ainsi que ses états d’âme et ses regrets.
Le raz-de-marée du coronavirus aurait pu gagner, mais malgré la confusion, il a survécu. Et est sorti rincé de la tempête. C’est de ces deux années uniques vécues sur le pont que l’ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, raconte dans le livre « Au-delà des vagues »*, paru il y a quelques jours. Dans ce récit de plus de 300 pages, le neurologue grenoblois décrit les moments forts qu’il a vécus depuis sa nomination en remplacement d’Agnès Buzyn le 17 février 2020, jusqu’au moment où il démissionne après la réélection d’Emmanuel Macron. .
Si les soignants en apprennent un peu sur la chronologie des événements qu’ils ont parfois vécus dans leur propre corps, la lecture de ce livre leur permettra peut-être d’appréhender un peu mieux les conditions dans lesquelles certaines décisions ont pu être prises.
Le médecin raconte comment il a parfois dû improviser, comme lorsqu’il s’est retrouvé dans l’Oise devant une centaine de personnes juste après la disparition de la première victime française du Covid.
Si le secret d’Etat n’est pas dévoilé, le livre traite des enseignements de surface sur la communication de crise, les soupçons lors de la première détention, les coulisses des conseils de protection et autres points cruciaux du développement de l’épidémie, qui se transforment en points de presse hebdomadaires.
« De presque inconnu… à chef de guerre »
Un ministre populaire qui s’est d’abord imposé comme un bon capitaine dans une tempête, calme, pédagogue. « Beyond the Waves » ne se contente pas de raconter l’histoire de Covid vue par un homme. A voir aussi : Mimizan : les activités et les finances de l’Office Intercommunal de Tourisme en discussion en Conseil Communal. Il raconte surtout l’histoire d’un politicien travaillant sur la puissance du Covid. « De quasi inconnu, dans quelques jours je deviendrai un ministre à l’horizon, sinon un chef de guerre », écrit pudiquement le Grenoblois, qui aime être dans la lumière et ne refuse jamais 20 heures.
Je suis passé de presque inconnu au statut de ministre distingué, sinon de chef de guerre, en quelques jours.
Professeur Didier Raoult
Mais la lutte contre Covid a détruit sa popularité. Olivier Véran décrit ses difficultés à faire accepter par plusieurs élus locaux (notamment à Marseille !) les couvre-feux et autres restrictions de rassemblements. Il partage sa méthode de composition avec le professeur Didier Raoult, persuadé d’avoir trouvé la panacée avec l’hydroxychloroquine.
Dans cette œuvre, le ministre masqué casse un peu l’armure. Olivier Véran ne cache rien de ses conditions de formation, décrivant comme si Zola avait fait – moins le style – les moments de solitude dans sa « prison de verre », dans cet appartement de fonction, qu’il paie en loyer et qui baigne dans « son propre jus ». « . avec un lit avec un matelas orthopédique qui grince, des années 80 ».
L’apôtre de la transparence va jusqu’à dévoiler son salaire à « 6 500 € nets par mois, hors taxes ». Et ne cache pas son mécontentement quand il fait, comme tout le monde, l’objet d’une perquisition dans le cadre de l’enquête sur la gestion de la crise sanitaire.
Olivier Véran, qui a parfois été dépeint par ses adversaires comme vaniteux et cassant, s’excuse pour la première fois auprès des Français de s’être trompé sur les masques. Il avait dit au début de la crise – de bonne foi, jure-t-il – qu’elles étaient inutiles… à une époque où la France n’en avait pas. Le ministre admet une « incroyable erreur de jugement ».
Médecin impatient
Une incroyable erreur de calcul. Voir l’article : Un ralentissement de la croissance du marché du haut du master est attendu en 2022-2028 – Jeunes Express.
Mais ne vous y trompez pas, l’histoire d’Olivier Véran est avant tout un exercice d’autosatisfaction. Avant de devenir porte-parole du gouvernement, il s’est fait porte-parole de l’ancien ministre de la Santé avec ce livre.
Il défend étonnamment la politique du gouvernement pendant la crise, évoque son admiration pour Emmanuel Macron, ainsi qu’Edouard Philippe.
Constamment en déplacement, il se met en scène dans une manifestation qui frôle parfois l’exagération, par exemple lorsque, contraint à l’isolement pour cause de Covid, il multiplie les réunions à distance et veut être dénoncé. L’auteur montre qu’il a fait plus que mener la lutte contre la crise.
Quelques omissions
Il a aussi mouillé sa chemise pour chercher des masques (et parfois pour trouver un stock autorisé à détruire l’ancien) ou pour accélérer le vaccin en multipliant les appels téléphoniques. Mais même le ministre de la Santé a besoin de sommeil. Un neurologue raconte un épisode d’épuisement intense qui l’a amené à méditer pour éviter le burn-out.
Dans son livre, Olivier Véran retrace de nombreux faits marquants de ces deux dernières années, mais omet plusieurs sujets importants liés à la crise sanitaire. Lorsqu’il aborde les morts du Covid, il omet de mentionner leur nombre important (plus de 150 000 officiellement recensés en France). Et étrangement, il n’est pas fait mention des personnes âgées en Ehpad qui ont payé un très lourd tribut. Ceci pourrez vous intéresser : L’ACPR exhorte les distributeurs de produits financiers à mieux conseiller leurs clients – Mai 2022 – Actualités – Assurance-vie. Il oublie aussi d’évoquer l’énorme déficit de la Sécurité sociale (près de 17 milliards d’euros) qu’il a creusé « quoi qu’il en coûte » et la politique de dépistage extrêmement coûteuse, qu’on aurait aimé connaître si elle avait existé.
Une vie après le Covid
Lorsqu’il était ministre de la Santé de Ségur, qui a permis de lever deux millions de personnels hospitaliers, Olivier Véran n’a pas pu empêcher la fuite des personnels de santé de ces établissements ces derniers mois. Même s’il n’en est pas personnellement responsable, il aurait été intéressant pour lui d’analyser ce phénomène.
Par contre, certains passages proposent des réflexions instructives sur l’avenir du système de santé. Olivier Véran pointe la nécessité d’accorder une plus grande attention à certains professionnels de santé très féminisés (infirmiers, aides-soignants, aides-soignants, etc.) ou encore l’autonomie des équipes soignantes à renforcer dans ce domaine dans un système trop hospitalier -basé, centré sur sa propre réception.
De la même manière, la gestion de la gestion de crise doit être revue, selon lui, en donnant un rôle accru à la Haute Autorité de Santé (HAS) pour déterminer les institutions scientifiques qui conseillent les décideurs.
Labellisé « ministre Covid », Olivier Véran montre avec ce livre qu’il n’en a pas fini avec la vie publique. Reste à savoir si l’ambitieux qui se compare à « un entrepreneur, le type qui agit d’abord et réfléchit ensuite » a marqué des points avec ce livre. Et quand l’écume est passée, il reste un acteur majeur sur l’échiquier politique… au-delà des ondes.
*Au-delà des ondes, Journal des crises au cœur du pouvoir, éditions Robert Laffont, 336 pages, 20,90 euros
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