A Semoy, le chimiste Orrion Chemicals recycle la mousse polyuréthane Orgaform pour la transformer en liquide, futur composant des nouveaux matelas. Pour l’instant, il prévoit d’en recycler 200 000 par an.
Il tire toute la bouée de sauvetage hors du lit ! « C’est une première mondiale, nous recyclons la mousse polyuréthane des matelas en fin de vie », clame fièrement Christian Siest, le président de l’entreprise ligérienne Orrion Chemicals Orgaform. Alors qu’en France on jette chaque année plus de quatre millions de matelas dans la gestion des déchets pour incinération, ce projet répond notamment à une attente d’économie circulaire. L’usine chimique de Semeyan, plus habituée aux colles et produits d’enduction, ambitionne pourtant de recycler 200.000 matelas par an, « 5% du potentiel français », jusqu’à ce que le rythme double.
La mousse transformée en liquide
La mousse est livrée en blocs d’une demi-tonne. Première étape : le broyeur. Autrefois très compactes, seules des pièces miniatures sortent des tubes cylindriques, en route vers l’atelier de traitement adjacent. Là, ils attendent patiemment leur tour dans un silo qui contrôle la quantité introduite dans le réacteur. Sur le même sujet : Quel surmatelas pour un matelas trop mou ?. Le cœur du processus chimique, un mélange réactionnel à 200 degrés de polyol, un composé organique et un composant de la mousse, et d’autres ingrédients non divulgués, transforme la mousse en un liquide brun visqueux. C’est enfin à une cuve de le refroidir et de parfaire la filtration. Voici maintenant le polyol Renuva.
« Il ira chez les fabricants de mousse polyuréthane. Ils vont ensuite l’incorporer jusqu’à 30 à 50 % dans leur polyol traditionnel pour la production. Une production qu’ils revendront à des fabricants de matelas ou de canapés, détaille Christian Siest. La semaine dernière, le premier d’entre eux a lancé sur le marché avec notre polyol recyclé parmi ses éléments de base. »