En 2022, dans les sociétés occidentales, il est courant de voir des enfants avoir leur propre chambre. Cependant, ce n’est pas le cas partout dans le monde. De nombreux parents à l’étranger continuent de suivre la pratique du sommeil partagé, plus communément appelé co-sleeping. Ce mode de vie, qui peut être pratiqué de différentes manières (bébé dans le lit des parents ou dans un berceau dans la chambre des parents) s’est également répandu dans nos sociétés occidentales au début du XXe siècle par manque d’espace ou par besoin de chaleur. Aujourd’hui, les parents essaient souvent de dormir ensemble les premiers jours ou mois de leur bébé, avant de l’endormir dans une pièce séparée. Mais jusqu’à quel âge est-il possible de partager une nuit de sommeil avec son enfant ? Héloïse Junier, psychologue spécialisée dans la petite enfance et auteur du livre Le sommeil d’un petit enfant (Dunod) tente de le guider.
Jusqu’à quel âge peut-on pratiquer le cododo ?
Il n’y a pas d’âge limite auquel un enfant doit cesser de coucher avec ses parents, il n’y a pas de règle universelle. Cela varie beaucoup d’un enfant à l’autre et surtout d’une famille à l’autre. Vers le CP ou EC1, donc vers 6 ou 7 ans, l’enfant acquiert souvent un désir d’autonomie et d’espace personnel sans précédent. Lire aussi : Maddy Burciaga : Inquiète pour son fils, Andrea fait des crises !. A ce moment, s’il n’est pas très anxieux, il peut exprimer spontanément le désir de dormir dans sa chambre. C’est une fierté d’avoir son propre lit, sa chambre personnalisée rien que pour lui.
Le plus important est que les deux parents soient d’accord avec cette aventure de co-sommeil, que toute la famille dorme bien et que chaque parent se sente respecté dans ses choix. À mon avis, le tabou qui existe autour du co-sleeping dans notre société est illégitime. Dormir avec votre enfant, même s’il n’est plus un bébé, n’est ni mieux ni pire que de le laisser dormir dans sa propre chambre, c’est juste différent. Il appartient à chaque famille de choisir le mode de sommeil qui lui convient le mieux.
Peut-on dormir avec son enfant quand il grandit ?
Dans notre société, le co-sommeil est à la fois valorisé lorsque le nourrisson est petit, moins de 6 mois environ, et il devient vite stigmatisé lorsqu’il dure un peu plus longtemps. Enfin, c’est un peu comme l’allaitement ! Beaucoup de mères me disent qu’elles se sentent mal à l’aise lorsque le pédiatre demande où dort leur bébé lorsqu’il a 9-12 mois. Sur le même sujet : Troubles du sommeil : Avec 3,3 millions de vues, cette astuce va « changer votre vie », selon cet influenceur.. Elles ont le sentiment que si elles ne répondent pas « au lit », elles seront jugées, étiquetées à tort comme des mères « fusionnées » qui « ne peuvent pas couper le cordon ». Au point que de nombreux parents n’osent plus dormir avec leur enfant, se demandant si cette pratique est vraiment saine, s’inquiétant de l’image qu’ils transmettent à leur entourage et/ou s’inquiétant de créer de « mauvaises habitudes » au bébé. Toutes ces craintes sont infondées. Par ailleurs, sur le plan préventif, il convient de noter que les organismes internationaux officiels recommandent que les bébés dorment au moins six mois dans la chambre de leurs parents, mais dans leur propre lit et non dans le lit de leurs parents, afin de limiter le risque de la mort imprévue du syndrome de Down infantile (SMIN).
Jusqu’à quel âge faire une sieste avec son enfant ?
De nombreux parents dorment avec leur enfant pendant les siestes, profitant de cette pause pour se reposer et se ressourcer avec leur enfant. Ce n’est pas une « mauvaise habitude », bien au contraire. La sieste partagée est un moment de retrouvailles qui peut être émotionnellement rajeunissant pour le parent et l’enfant. Sur le même sujet : « Bébé zéro déchet : c’est bon pour lui, la planète et votre portefeuille ! ». Il est intéressant de noter que le jeune enfant est souple et qu’il sera toujours temps de lui apprendre de nouvelles habitudes plus tard, si les parents le souhaitent. Rien n’est figé. Cependant, une mise en garde doit être mentionnée concernant la sieste : il est fortement déconseillé de faire la sieste sur le canapé avec un enfant, car cela augmente considérablement le risque de décès inattendu. Les données statistiques indiquent que plusieurs décès de nourrissons ont été enregistrés alors qu’ils dormaient sur le canapé avec leurs parents ou dans un fauteuil. Attention donc.
L’inceste, le tabou de fond
Il existe un véritable tabou autour du sommeil partagé pour les enfants de plus de 12 mois. C’est une question fondamentale sur laquelle les professionnels de la parentalité sont divisés. Il y a le pro-co-sommeil d’un côté et l’anti-co-sommeil de l’autre. En France, dès que votre enfant passe la première année, la plupart des professionnels de l’enfance et de la petite enfance déconseillent et diabolisent le sommeil partagé. Certains n’hésitent pas à considérer cette pratique comme immorale, malsaine, à la limite de l’inceste. Cela ne veut rien dire. Selon moi, ce jugement est exclusivement culturel et est lié, entre autres, à la prédominance de la psychanalyse dans notre société ; cela tend à attribuer à l’enfant une certaine pulsion sexuelle envers le père et donc à diaboliser, sexualiser, la proximité physique entre l’enfant et le père. Rappelons que les recherches en anthropologie montrent que dans de nombreuses cultures les parents couchent avec leurs enfants jusque tard, parfois plus de 10 ans, et qu’il s’agit d’une pratique totalement acceptée socialement, voire valorisée. Ces enfants ne dorment pas mieux ou moins bien, ils n’ont pas plus ou moins de troubles du sommeil ou de problèmes psycho-affectifs que ceux qui dorment dans la chambre. Arrêtez de blâmer le sommeil partagé. Laissons les parents faire leurs propres choix et vivre la parentalité comme ils l’entendent… Ils ont déjà assez d’injonctions – pas toujours légitimes – derrière leur dos !
« Dès 14 ans, on peut recevoir le chéri. et, pendant la journée, après l’école ou pour le dîner. Ils peuvent passer du temps dans la chambre avec la porte ouverte, mais ils doivent rester dans un contexte diurne – recommande l’expert.
Pourquoi mon fils veut dormir avec moi ?
Car ? En psychologie, on dit que dormir avec les parents maintient l’enfant dans une position Ådipienne : c’est-à-dire que l’enfant entretient le sentiment qu’il est en relation avec l’un des parents, voire avec les deux. 🇧🇷 Or, le lit conjugal est un espace d’intimité pour le couple : l’enfant n’y a donc pas sa place.