« Je me sentais submergé, étouffé, c’était oppressant. » Vous pouvez être médaillée d’or olympique, mais rien ne vous empêche de rencontrer des difficultés avant ou après la grossesse. C’est ce que confie la nageuse Laure Manaudou à un journaliste du Brut lors d’une interview sur sa dépression post-partum. Des mots forts qui parleront à de nombreux parents.
– J’étais fatiguée, bouleversée, j’avais l’impression de ne pas savoir comment m’occuper de mon fils, alors qu’il n’est pas le premier, c’est le troisième. Entre manque de sommeil, hormones et difficultés d’allaitement, pas facile de s’accrocher, même quand on a déjà des enfants. C’est ainsi que la dépression s’installe parfois. « J’ai tout vu en noir », raconte Laure Manaudou. – J’étais constamment contrarié.
« J’ai été déprimé pendant un an. » Laure Manaudou se souvient des difficultés auxquelles elle a dû faire face après la naissance de son troisième enfant : la dépression post-partum. Et pour elle, voici pourquoi il faut en parler…
Cependant, il est parfois difficile de déterminer ce qui ne va pas. « Je pensais que c’était normal », poursuit le champion. Après la carrière d’athlète professionnelle de Laura Manaudou, elle se croyait insubmersible, et pourtant, comme beaucoup de femmes, elle est tombée dans la dépression post-partum. « Je me suis beaucoup masqué en me disant ‘tout va bien, je suis fort, j’y arriverai' ».
« Je pense que c’est arrivé parce que je me mettais beaucoup de pression pour allaiter. Je n’avais pas assez de lait pourtant, je me trahissais, je prenais des granulés, des tisanes, j’ai tout fait… Je crois que j’ai craqué quand je me suis dit « je ne peux pas le nourrir, il faut qu’il aille la bouteille ». c’était un échec. »
Le “tsunami” du post-partum
Finalement, en mars 2021, la nageuse décide de partager son quotidien douloureux avec sa communauté Instagram. Ceci pourrez vous intéresser : Insomnie menstruelle : quand les règles perturbent le sommeil. Un poste thérapeutique qui lui apporte le soutien de nombreuses mamans qui ont trouvé des mots dans le message pour l’apaiser et lui remonter le moral.
Aujourd’hui, Laure Manaudou en est persuadée, l’accompagnement des jeunes mamans est très insuffisant.
« Ce n’est pas possible qu’autant de femmes soient dans ce genre de dépression et qu’elles ne soient pas aidées. Pourquoi fait-on tout le temps des bilans pendant la grossesse, et après l’accouchement, on a des rendez-vous chez le pédiatre pour vérifier si le bébé va bien, et d’autre part, personne ne demande à la maman si elle va bien ? Il est difficile de sentir qu’on est laissé de côté et que le plus important est que l’enfant grandisse. C’est important, bien sûr, mais pour cela il faut que la mère se porte bien.
Alors, afin d’aider les mamans à faire face à ce « tsunami » de « changements physiques et hormonaux », la nageuse nous invite à repenser notre façon d’aborder l’arrivée d’un nouveau-né dans notre environnement.
« Je pense qu’au lieu d’un pyjama pour le bébé, il faudrait proposer aux parents des heures de ménage, des plats cuisinés, un moment de soin du bébé pour que la maman puisse dormir paisiblement et faire autre chose si elle en a. . Je pense que c’est important pour la santé mentale des mères. »
Un témoignage poignant que vous découvrirez en intégralité dans la vidéo Brutus postée plus haut.