« Deux fois par mois, ce n’est plus possible… Je n’ai pas dormi de la nuit. » On peut faire la fête sans déranger tout le monde. » L’agacement d’Etienne ne s’est pas calmé depuis ce week-end. A cause du bruit d’une rave à l’est de Rennes, il n’a pas pu dormir de la nuit de samedi à dimanche. Et ce, un mois à peine après une nuit précédente arrangée presque au même endroit.
Dimanche 20 novembre vers 12h30, plusieurs centaines de fêtards ont en effet investi dans un entrepôt désaffecté situé rue Léon Berthaut, dans la zone industrielle sur la route de Lorient à Rennes. Pendant la phase de démolition, le lieu – sans toit – était encore humide en raison des conditions météorologiques, mais cela n’a pas empêché les fêtards de danser sur le rythme techno jusqu’à environ 20 heures.
Des habitants très agacés
Organisée dans un terrain vague, loin de toute habitation, la free party a néanmoins eu un impact sur de nombreux riverains, comme Theresa, une Américaine qui vient de s’installer à Rennes pour prendre sa retraite. « Mon mari et moi avons été réveillés la nuit par un bruit de basse très fort. Nous avons trouvé étrange d’entendre de la musique si tard dans la nuit. Lire aussi : Arrivée du nouveau-né : Comment préparer son animal de compagnie ?. À l’aube, nous sommes allés dans une zone industrielle à environ 3 km de notre maison pour trouver la source du bruit. On a fini par comprendre que ça venait d’un entrepôt, il y avait beaucoup de jeunes qui allaient et venaient, sur le chemin du retour on a croisé quelqu’un promenant son chien qui nous a dit que le bruit avait tenu ses enfants éveillés une bonne partie de la nuit. »
Même son de cloche pour Marieke, qui habite près de Horisonterne. « La musique était très forte et je ne pouvais pas mettre de bouchons d’oreille car j’ai un bébé que j’ai besoin de pouvoir entendre si besoin. De plus, elle était plus ou moins éveillée, je pense que le bruit la dérangeait aussi. »
Frédéric, qui était de passage pour rendre visite à de la famille habitant le quartier de Bourg-l’Évesque, n’a pas non plus passé une très bonne nuit. « Je n’arrivais pas à dormir entre minuit et 3h du matin malgré le double vitrage. Le bruit était vraiment trop fort… au bout d’un moment ça rend fou. »
Le bruit des basses a porté jusqu’au centre-ville
Particulièrement bouleversé à son réveil, ce dernier n’a pas hésité à interpeller la maire Nathalie Appéré sur Twitter. Ceci pourrez vous intéresser : Ce chat errant à trois pattes trouve la « maison » parfaite, un magasin où il est devenu une star. « Quand j’ai vu ça se passer quand je me suis réveillé, ça m’a vraiment énervé. Je pense que la moitié de la ville a passé une nuit terrible. »
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont également fait part de leur agacement. « Une fois de plus, les Rennais doivent endurer une rave party. Marre de ne pas pouvoir dormir et de supporter ce désagrément ce matin » ou « C’est insupportable, on habite une ZAD ». Selon plusieurs témoignages, la musique a même porté jusque dans le centre-ville.
La police présente sur place
De la part de la Police Nationale, nous confirmons que nous avons reçu de nombreux appels concernant cette soirée non autorisée et que nous nous y sommes rendus. « Lorsque nous ne sommes pas en mesure d’empêcher l’implantation, comme ce fut le cas ici, notre objectif est de sécuriser l’environnement », précise la capitaine Catherine Jaunâtre. A voir aussi : Rituel du coucher : comment sauver les soirées avec un bambin ?. « Nous avons mis en place un système de contrôle et de surveillance avec une équipe qui est restée sur place jusqu’au bout. Nous avons ensuite effectué des contrôles à la sortie pour éviter un drame en fonction de l’état des chauffeurs ».
Record de course : trois interpellations pour conduite sous influence, conduite sous influence et état d’ébriété manifeste sur la voie publique. A noter que le matériel audio n’a pas été saisi.
Face à la multiplication des rave parties en Ille-et-Vilaine, les autorités ont récemment décidé de ramener tous les acteurs autour de la table pour trouver des solutions plus encadrées. D’autres réunions sont encore nécessaires avant qu’une feuille de route ne soit acceptée par tous au premier semestre 2023.