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141 détenus pour 65 places dans la maison d’arrêt de Foix. Pour deux syndicats de gardiens de prison, cette surpopulation devient « inacceptable » pour les agents et les détenus. La direction répond.
A la prison de Foix, les problèmes s’accumulent en même temps que les détenus. Syndicats et direction s’accordent sur un chiffre : La prison compte 141 détenus dans 65 places, soit un taux d’occupation de 217 %. Vincent Brochard, représentant de l’association Ufap-Unsa des surveillants pénitentiaires, et Stéphane Cortets, représentant de FO Pénitencier de Foix, précisent : « Il y a même 23 matelas par terre. Cela veut dire que dans un tiers des cellules il y a un matelas par terre. » Le tout dans 9 m², pouvant donc être occupé par 4 personnes. L’occasion de rappeler que la peine de prison selon les textes « seulement » est une privation de liberté. « L’Observatoire international des prisons est venu l’année dernière et a classé Foix dans le top 10 des prisons les plus surpeuplées de France », se souvient Vincent Brochard.
Avec des éléments contextuels particuliers : « A cause du Covid, chaque nouvel arrivant doit être isolé pendant sept jours, il n’a qu’une seule cellule pour lui ». Et, assure la direction, « nous avons actuellement beaucoup de nouveaux venus dans l’établissement et un rythme de libération qui compense à peine le nombre de nouveaux venus ». Les syndicalistes soulignent également l’arrivée croissante de détenus « à fort caractère psychiatrique », qui ne peuvent vivre avec d’autres détenus. Ce que la direction dément.
Un filet antiprojections avant la fin de l’année
Pour faire face à cette surpopulation, le système D conseille : « On n’est pas toujours capable de séparer les prévenus des condamnés, d’isoler les nouveaux venus, les vulnérables, les rétrécissants… », listent les représentants du personnel. Voir l’article : Meuble sur mesure : focus sur la découpe de mousse ⋆ MediaSeine. Autant de différenciations qui sont encore souhaitées par l’administration. Ce à quoi la direction répond : « Il n’y a plus de détenus placés en quartier de semi-liberté, mais ces placements peuvent lutter contre le nombre croissant de matelas au sol et ainsi alléger la charge de travail des agents du centre de rétention ».
Une façon de reconnaître que ces conditions, difficiles pour les détenus, le sont aussi pour les surveillants. « Il y a deux fois plus de détenus, mais moins de gardiens ! se sont exclamés les représentants des deux syndicats. Lequel assure que, sur les 33 agents qui devaient travailler, « 6 ou 7 sont définitivement portés disparus ». D’où les nombreux rappels, notamment le week-end. La direction, de son côté, répond que les agents « viennent de quitter l’établissement et des vacances sont prévues » prochainement.
Les agents se disent d’autant plus sous pression que les vues sont nombreuses à la prison de Foix : « Parfois, c’est quatre-vingts par jour. » Nourriture, drogue, téléphones, jetés par-dessus le mur d’enceinte par des complices de prisonniers. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’il puisse y avoir des armes. On a déjà trouvé des couteaux en céramique, qu’on ne peut pas détecter aux portes », explique Vincent Brochard. Face à ces estimations, la direction confirme une information qui circule depuis plusieurs mois : un réseau anti-projection sera installé « avant la fin de l’année ». L’investissement est lourd : plusieurs centaines de milliers d’euros.
La réinsertion en pâtit-elle ?
La surpopulation demeurera. Contre cela, les représentants des agents demandent un relèvement de la prison de Foix. A voir aussi : Literie haut de gamme : comment la choisir et quel est son prix ?. Réponse positive de la direction : « La direction interrégionale de l’Etablissement pénitentiaire de Toulouse disposera d’un plan qui permettra dans les mois à venir de transférer un nombre important de condamnés sans attache locale hors de leur ressort. Les établissements, dont Foix, en tirera profit, directement ou indirectement. »