Insomnie, anxiété, cuisiner, lire, travailler, regarder des séries… Et vous, que faites-vous la nuit ? Les Français dorment de moins en moins
. En 2019, la durée moyenne du sommeil était de 6 heures et 42 minutes, selon une étude de Santé publique France
, contre une moyenne de 8 heures 12 en 1970. C’est 1 heure 30 perdue en seulement 50 ans !
Depuis la crise du Covid-19, 70% des Français ont signalé des problèmes de sommeil. « Pourtant, dormir permet au corps de faire des choses qu’il ne peut pas faire lorsqu’il est éveillé », explique le spécialiste Pierre Philip, invité sur France Bleu
. Lorsque nous dormons, des organes tels que le cœur, les reins et les poumons assument une fonction différente. La tension artérielle chute et la production de certaines hormones, comme la mélatonine, commence. Tout ce travail permet d’entretenir durablement notre corps.
Pour le chef du service de médecine du sommeil du CHU de Bordeaux, le sommeil est directement lié à notre état de santé. Un bon sommeil permet « l’entretien général » du corps.
Les spécialistes distinguent deux types de dormeurs : les longs dormeurs, avec plus de 9 heures de sommeil par nuit, et les petits dormeurs, avec moins de 7 heures de sommeil… Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil, du fait d’une prédisposition génétique. Selon l’âge, les besoins ne sont pas non plus les mêmes : « Plus on avance dans le temps, plus son cerveau est consolidé et moins on a besoin de le développer. »
L’horaire du réveil compte plus qu’à celui du coucher
« Ce qui fait une bonne nuit de sommeil, c’est la régularité. » -Pierre Philippe A voir aussi : A proximité de Nantes. Saint-Benoit-Labre a ouvert une maison pour les mères sans abri et leurs bébés.
Pour bien dormir, il faut respecter les trois piliers essentiels du sommeil : régularité, durée et qualité.
Les grasses matinées ne vous veulent pas du bien
Avez-vous déjà entendu dire que dormir avant minuit est plus réparateur que dormir après minuit ? Ce n’est pas tout à fait vrai : « Ce qui est important, ce n’est pas tant l’horaire que la régularité. S’endormir après minuit ne poserait donc pas de problème particulier tant que les horaires sont réguliers. A voir aussi : Confidences d’une ex-insomniaque : Jennifer Aniston partage ses astuces pour mieux dormir.
Pour bien dormir, il faut faire plus attention à l’horaire du réveil qu’à l’horaire du coucher. Cela peut sembler contre-intuitif, mais tout de même : « Ce n’est pas important quand vous allez vous coucher, mais quand vous vous levez, car cela détermine combien de temps vous êtes éveillé. » En se levant tous les jours à la même heure, on conditionne notre pression de sommeil : « Il faut être éveillé 17 heures pour entrer dans une zone propice à l’endormissement. »
Se réveiller à 7h du matin fatigue naturellement assez pour s’endormir rapidement en se couchant à 23h.
La mélatonine et ses limites
« Dormir est quelque chose que vous essayez de limiter. » Qui n’aime pas rester au lit un peu plus longtemps le week-end ? Et pourtant… dr. Pierre Philip compare faire la grasse matinée à la pâtisserie : « C’est comme acheter un éclair et en manger deux. Ceci pourrez vous intéresser : Attention les enfants, il est temps de partir à l’aventure avec ces héros !. Ils doivent donc rester exceptionnels et raisonnables. Du réveil à 7h du matin en semaine à 12h le week-end ou les jours fériés est un non-non !
« Si on varie d’une heure semaine-week-end, c’est bien, mais à partir de deux heures on augmente les risques. » -Pierre Philippe
Mettre la chambre de son côté
Après deux heures de réveil, les risques pour la santé augmentent. « Les personnes qui souffrent du décalage horaire social ont 2,5 fois plus de chances d’être positives au Covid », indique une étude menée à Bordeaux et citée par Pierre Philip.
Pour s’endormir, certains ne jurent que par le surnom de « molécule du sommeil ». Si elle peut être utilisée ponctuellement, la mélatonine n’est pas une solution permanente. La raison ? Il fonctionne « comme un remontoir sur une montre ». Explication : « Vous ne pouvez pas faire fonctionner votre montre tous les jours avec un remontoir, mais vous pouvez la réajuster si vous changez de fuseau horaire à un moment donné. »
Accepter la réduction du temps de sommeil après 40 ans
D’autres produits peuvent favoriser le sommeil, comme le safran. A raison de 100 milligrammes, il « a un pouvoir hypnotique et améliore la qualité du sommeil ». Vous pouvez aussi utiliser du magnésium, voire certaines plantes vertueuses, mais le meilleur allié reste « l’hygiène du sommeil ».
La chambre à coucher, ou la pièce dans laquelle Morphée nous rejoint, influence grandement notre sommeil. Il faut privilégier une chambre « relativement fraîche, bien aérée, peu éclairée » et « bonne literie ».
Évaluer son sommeil pour réduire les insomnies
Idéalement, vous n’allez dans cette pièce que pour dormir et vous couper des sollicitations extérieures : pas de notifications, pas d’appels, pas de lumières inutiles. La stimulation lumineuse doit être évitée avant d’aller au lit, en particulier la lumière bleue. On peut même penser à se masquer les yeux, voire à porter des lunettes lorsqu’on travaille la nuit.
Plus vous vieillissez, moins vous avez besoin de sommeil. Cela peut sembler paradoxal, c’est pourquoi les personnes âgées « veulent parfois dormir comme à un jeune âge » et se plaignent de « ne pas avoir dormi de la nuit ».
Ce sentiment pourrait donc provenir en premier lieu d’une nostalgie d’une époque où ils prenaient beaucoup de plaisir à dormir sans problème.
Le professeur Pierre Philipp propose l’auto-évaluation pour réduire les insomnies et les troubles. Par exemple, en suivant notre sommeil tous les jours, par exemple via un journal, nous pouvons obtenir une image objective du nombre d’insomnies ou de « bonnes nuits » au cours d’une semaine.
Cette technique permet de « surveiller le sommeil » pour réduire les insomnies et a l’avantage d’être accessible sans l’aide d’un professionnel.
Bonus : si vous êtes curieux, vous pouvez utiliser ces notes pour noter vos souvenirs de rêves, cela vous aide à mieux vous en souvenir et pourquoi pas devenir un rêveur lucide
!
Comment s’appelle une personne qui n’arrive pas à dormir ?
Enfin, on peut penser aux thérapies de resynchronisation du sommeil. L’invité de « Hello Doctor
cite une technique efficace : priver quelqu’un de sommeil pendant deux jours pour induire une somnolence précoce, puis se détendre avec de la lumière et de la mélatonine.
Comment Appelle-t-on Les gens qui ne dorment pas la nuit ?
Ce « resetting » plutôt technique doit se faire sous contrôle médical, par exemple dans l’un des 80 centres labellisés par la Société Française des Métiers du Sommeil
(SFRMS).
Les consultations en centre du sommeil permettent aussi d’analyser et de séparer « la part de l’organique » de « la part du psychologique ». Ce dernier peut peser lourd dans la misère. Si certains drôles d’oiseaux décident de voler pendant que tout le monde dort, c’est parce que parfois ils choisissent de « se réfugier dans le confort de la nuit… »
Quels sont les maladies liées aux troubles du sommeil ?
Le professeur Philipp a publié le livre Réapprendre à dormir pour une bonne santé
- édité par Albin Michel. Il donne aussi des conseils sur son compte Instagram
- .
- Quelle maladie ne vous fait pas dormir ? L’insomnie mortelle est une maladie à prion rare qui perturbe le sommeil et entraîne des troubles cognitifs et une perte de coordination. La mort survient en quelques mois à quelques années.
- Pourquoi le sommeil ne vient-il pas ? Les causes sont diverses. Au niveau somatique, l’insomnie peut s’expliquer en cas de douleur, due à divers symptômes liés à des maladies chroniques comme l’asthme ou l’insuffisance cardiaque par exemple, ou encore des perturbations du cycle circadien pour les maladies d’Alzheimer ou de Parkinson.
- La plupart des insomniaques ont tendance à surestimer le temps qu’il leur faut pour s’endormir et à sous-estimer le temps de sommeil total. Mais dans le cas de l’insomnie paradoxale, le dormeur semble incapable de percevoir qu’il a dormi.
Qu’est-ce que la cataplexie ? La cataplexie est la perte soudaine du tonus musculaire sans que la personne ne perde connaissance. Les personnes sous narcoleptiques ont aussi parfois des hallucinations ou des paralysies du sommeil qui durent quelques secondes au réveil ou à l’endormissement.