Essai : Les fruits de Maka Kotto

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Rédactrice spécialisée dans le sommeil et la literie depuis 2012

Je l’avais découvert dans le film de Jacques W. Benoît, Comment faire l’amour avec un Nègre sans se tireur, adapté du roman de Dany Laferrière que j’avais publié quelques années plus tôt. Il a joué le rôle de Bouba, le complice de Vieux, qui passe ses journées à lire Freud, à écouter du jazz et à dormir.

Puis je l’ai revu dans un spectacle au festival Juste pour rire. Je me suis dit : j’aime bien ce mec, il a des choses à dire. Comme j’avais une collection Humour dans ma petite maison d’édition, je l’avais approché pour explorer la possibilité de publier ses histoires. Nous avions pris rendez-vous et la rencontre fut agréable, mais plutôt que de repartir avec ses histoires humoristiques, je sortis avec un manuscrit de poésie, Femme, que j’ai publié en 2002.

Serge Geoffrion a également été impressionné par le palmarès du plus québécois des Camerounais, qui réussira à se faire élire député à l’Assemblée nationale du Québec, et c’est pour cette raison qu’il nous invite à découvrir ce modèle d’exception. intégration dans leur société d’accueil.

Le père de Maka Kotto possédait un bar à Douala, où se produisaient les plus grands musiciens de l’époque. C’est dans cette ambiance qu’il a baigné dès son plus jeune âge, entouré de quatre femmes : ses deux sœurs, sa grand-mère et son arrière-grand-mère, sa mère s’étant séparée de son père alors qu’il était très jeune.

« Ce regard constant que j’avais sur la perspicacité et la lucidité des femmes africaines, dira Maka, a été en quelque sorte une classe de maître qui a forgé ma personnalité et m’a aidée dans mon cheminement artistique. Ce fut, sans le savoir, une excellente école de vie. »

Au collège, il se passionne pour les arts, mais cette passion ne l’empêche pas de nourrir une autre passion, celle de la justice sociale. Les grands classiques de l’indépendance, comme Franz Fanon, font partie de sa lecture. La nuit, il distribue des tracts pour dénoncer la dictature qui sévit dans son pays.

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Abandonnant ses études de sciences politiques, il entre à 23 ans au Conservatoire libre du cinéma français de Paris, tout en suivant des cours de théâtre et de mise en scène le soir. L’acteur Michel Blanc lui propose alors un rôle dans son premier film, Marche à l’ombre. Énorme succès. Sa carrière est lancée, mais il refusera toujours « d’interpréter des rôles qui pourraient projeter un portrait négatif des Noirs ».

Son rôle dans le film Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer sera décisif pour la suite des choses. Il découvre un Québec accueillant et ouvert. « Vous ne tombez pas amoureux d’un pays ; ce sont les gens qui nous font aimer le pays », dit-il.

Après 20 ans d’une carrière artistique internationale où il a interprété une cinquantaine de personnages au cinéma, à la télévision et au théâtre, Maka Kotto a accepté l’invitation du premier ministre Bernard Landry à faire le saut en politique. Défait aux élections québécoises, il sort vainqueur pour deux mandats aux élections fédérales comme candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Saint-Lambert. En mars 2008, il démissionne de son poste de député du Bloc québécois pour se présenter aux élections partielles dans la circonscription de Bourget sous la bannière du Parti québécois.

Maka Kotto a été de tous les combats pour l’affirmation de la langue française et la défense de la loi 101 et pour l’intégration des nouveaux arrivants. Aujourd’hui, il continue d’animer la vie politique québécoise par ses écrits et ses réflexions. Ce livre en témoigne.

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Photo fournie par les Éditions Somme tout

Pierre-Michel Tremblay est un homme discret, au palmarès impressionnant puisqu’il a oeuvré dans les coulisses du show business à titre de monteur de plusieurs émissions et sketches humoristiques pendant de nombreuses années. Comme Jean-Jacques Rousseau dans ses « rêves », PMT aime marcher seul pour s’interroger sur le sens de la vie. Sa vie, c’est le monde de l’humour, « un environnement toxique [peuplé] de nouveaux comédiens plus narcissiques et arrogants que drôles », dit-il sans gêne. Mais ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain, a-t-il dit. Il faut distinguer l’industrie de l’humour et l’humour, qui est « une forme d’esprit consistant à décrire de façon amusante les imperfections de la réalité ». Peut-on imaginer un monde sans humour, se demande-t-il. Cela ressemblerait à un horrible cauchemar, répond-il. Alors, ne nous privons pas de rire et de rigoler quand l’occasion se présente. C’est bon pour le moral.

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L’ALLÉGORIE DU TIROIR À USTENSILES – CHRONIQUES ET MONOLOGUES À RETOURNER SUR LES ANNÉES 2018-2022

Un recueil de chroniques, plus ou moins drôles, dont certaines ont été entendues dans l’émission Plus sur est de fous, plus sur lit, sur les ondes d’ICI Première, ou encore dans l’émission Puisqu’il faut se lever, sur les ondes de 98,5 FM. Le genre d’humour forcé, formaté, sur mesure qui est censé faire rire et souligner nos travers. « Vous savez quoi? /Je peux tenir un drapeau de la fierté gay dans mes mains/Ce n’est pas dangereux/Je ne suis pas gay/et je peux en tenir un facilement/Et si je vous le prête monsieur/ça n’aura pas d’importance/peu importe combien vous frottez ta tête avec ça/tu vas pas automatiquement aimer/le disco et Céline Dion/et ça va pas te faire des pustules en forme de/des lesbiennes qui font des ciseaux/c’est inoffensif » . Mais d’autres histoires valent le détour, comme celle de « Célestin derrière » : j’ai beaucoup ri.

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Publié le 19 novembre 2022 à 08h00 Source : Matter TF1 InfoPublié…