Dormir dehors par des températures glaciales est « un danger de mort » pour Sophia (nom modifié). Elle est venue soutenir des familles albanaises qui occupent depuis deux jours une ancienne maison de retraite à Colomiers. Au total, 100 personnes qui « ont cherché refuge par leurs propres moyens ».
Ces familles ont occupé un campement au bord de la Garonne à Toulouse, dans le quartier d’Empalot, sous le pont du Stade, jusqu’au 29 novembre, jour où elles ont été expulsées par la préfecture. Le tribunal administratif a ordonné l’évacuation
bidonvilles début novembre. Seules quelques familles ont été temporairement relogées dans l’attente des permis de séjour.
Les autres, sans solution, occupent le bâtiment. Parmi eux, une quarantaine d’enfants, et même des nourrissons. Par exemple, Roméo a été l’un des premiers à arriver avec sa femme et son enfant. Il dit appeler le 115, le Samu, au moins « trois fois par jour, on nous a dit qu’il n’y avait pas de place ».
Kamela, 15 ans, est arrivée à Toulouse en France il y a un mois. « Je suis ici avec mes parents, explique-t-elle. C’est dur de vivre dans la rue, c’est l’hiver, il fait froid. Même quand je vais à l’école, des choses me manquent : la lumière, la douche. Pour moi, c’était trop dur de faire mes devoirs sans lumière, je l’ai fait avec le flash de mon téléphone. »