Denis Cogneau : « Les colons ont financé leur règne »

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Written By Jane Legaet

Rédactrice spécialisée dans le sommeil et la literie depuis 2012

C’est l’un des premiers grands essais de 2023. « Un empire bon marché » (Seuil) traite de l’histoire économique de la colonisation, un domaine abandonné depuis une quarantaine d’années. La mienne aussi, car les polémiques sur le sujet sont vives.

Pour y arriver, l’auteur, Denis Cogneau, professeur à l’Ecole d’économie de Paris et directeur de recherche à l’EHESS, s’appuie sur quinze ans de travail, mené avec une équipe d’économistes. Il a passé au crible des centaines d’archives pour constituer une base de données économiques et sociales offrant une bien meilleure vision de l’Empire français après 1830. Et ils eurent bien des surprises, la principale étant les modestes dépenses de la France pour entretenir son empire.

Dans votre livre, vous détruisez plusieurs idées reçues. La colonisation n’a pas beaucoup affecté la croissance de la métropole; ce n’était pas un « fardeau » pour leurs contribuables; elle n’a pas non plus rehaussé les pays du Sud en termes d’infrastructures ou d’éducation… Quel a été son impact sur l’économie française ?

Denis Cogneau Pas énorme. Les pays colonisés par la France étaient parmi les plus pauvres du monde, les plus éloignés du commerce. Pour le capitalisme français, l’empire colonial n’était donc pas une zone centrale d’investissement. A la Belle Epoque, elle ne constituait que 10% des actifs investis à l’étranger et 2% du patrimoine mobilier. Et enfin, dans les années 50, environ 10 % des

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